Paroles d’archives (Cie ) au collège du Parc : un spectacle vivant pour les classes de 3è sur la Seconde Guerre Mondiale.
Vendredi 3 mars 2023, en salle polyvalente du collège du Parc, a eu lieu un spectacle monté par la Compagnie Via et nommé “Paroles d’archives. Mémoires alsaciennes.”
Dans un décor minimaliste, une radio, une table, de la vaisselle alsacienne, le spectacle démarre très fort: on ne s’attend pas à voir surgir la comédienne, cachée dans un local derrière le public. Elle apporte une malle qui contient des affaires datant de la Seconde Guerre mondiale: manteau, chaussures à talons, masque à gaz puis une affiche ordonnant l’évacuation.
D’un coup, nous voilà projetés début septembre 1939. Nous quittons le présent, les acteurs deviennent ces Alsaciens sommés de quitter leur maison pour se mettre à l’abri dans d’autres régions françaises, parfois très loin, puisque certains trouvent refuge en Dordogne. On entend l’appel des autorités aux populations de Bischheim, Hoenheim, Illkirch, Graffenstaden, Neudorf et Strasbourg: il faut évacuer au plus vite en n’emportant que ses papiers d’identité, un peu de nourriture et quelques effets personnels. C’est l’angoisse du départ. Quoi mettre dans sa valise? Que laisser quand tout a de la valeur, au moins sentimentale?
Quatre jours dans des wagons à bestiaux avant d’atteindre Périgueux et sa campagne environnante, région choisie car peu peuplée. La rencontre entre Périgourdins et Alsaciens n’est pas facile: on se méfie, on se juge; il faut apprendre à cohabiter malgré les différences. Les Alsaciens, plus citadins, doivent s’adapter à une vie rudimentaire, sans toilettes, ni frigo ni assiettes. Malgré les difficultés, les amitiés se créent, les traditions se rencontrent: c’est la découverte de l’arbre de Noël dans le sud ouest de la France, du Gewürztraminer, ou de la choucroute. Pour les Alsaciens, c’est la surprise de manger des escargots.
Puis c’est la reddition de la France. Ordre est donné de rentrer en Alsace. Les adieux sont déchirants; on promet de se revoir.
Le retour est terrible. Le décor change: croix gammées, affiches de propagande, photo d’Hitler. les objets sur scène ne sont plus les mêmes. La menorah a disparu. Les Alsaciens retrouvent leurs maisons sans dessus dessous: les soldats français qui s’ennuyaient se sont amusés à fouiller et déplacer les objets. Drôle de guerre!
Qu’on adhère ou pas à l’idéologie nazie, chaque foyer doit posséder un exemplaire de Mein Kampf et une photo du Führer sinon c’est la prison. Interdiction de parler une autre langue que l’allemand. Les Malgré-nous sont Incorporés de force dans l’armée allemande.
Ce spectacle nous a permis d’enrichir nos connaissances historiques sur la Seconde Guerre mondiale, période qui nous intriguait beaucoup. Complémentaire du cours d’histoire, il nous a présenté de façon visuelle et sonore ce que nous avions étudié essentiellement à l’écrit. Nous avons retrouvé les récits de nos professeurs dans le jeu vivant et ludique des acteurs ainsi que dans les témoignages enregistrés qui nous ont touchés. L’histoire de nos ancêtres devenait sensible et concrète grâce à l’étonnante performance des acteurs, aux bruitages, à la musique. A la fin nous ne parvenions plus à distinguer les témoignages réels du jeu des acteurs tant ils incarnaient à la perfection les voix du passé. C’est dire si nous avons apprécié! Merci à la compagnie Via pour son travail qui nous a agréablement surpris.
La classe de 3e1